Résultats cliniques

Tous les patients ont rempli un auto-questionnaire avant l’opération et à 2 ans de recul permettant à l’investigateur de calculer les différents scores cliniques fonctionnels.

Score fonctionnel de Lysholm

Cette échelle est constituée de huit items pour un total de 100 points. Le résultat est considéré comme très bon et bon pour un score total compris entre 84 et 100 points, moyen entre 65 et 83 points et mauvais au-dessous de 65 points.

Score fonctionnel IKDC (International Knee Documentation Committee)

Le score IKDC subjectif est coté de 0 à 100. 7 items évaluent les symptômes ressentis par le patient, 10 items portent sur les activités sportives puis le fonctionnement global du genou est évalué. Une cotation ordinale est allouée à chaque item de façon à ce qu’un score de 1 corresponde au niveau de fonction le plus faible ou au niveau de symptomatologie le plus élevé. La somme des scores de chaque item donne un score global.

Echelle d’activité de Tegner

Il est coté de 0 à 10 selon le niveau, l’intensité et la fréquence des activités sportives pratiquées, leur type (pivot ou non) mais également en fonction de l’activité physique professionnelle. Ainsi les sports pivot ou pivot contact pratiqués au niveau professionnel national ou international sont cotés 10 et un handicap professionnel lié au genou est coté 0.

Etude du ressaut rotatoire résiduel : « jerk test »

Une appréciation clinique manuelle a été réalisée par deux examinateurs indépendants pour chaque patient avec la réalisation du « jerk test ». Le patient positionné en décubitus dorsal, l’examinateur lui fléchit le genou entre 70 et 90° avec une main placée à la face latérale du genou induisant un valgus, l’autre maintenant la cheville et positionnant le genou en rotation interne. Le genou est alors amené progressivement en extension en maintenant ces contraintes. Le test est positif en cas de subluxation du compartiment fémoro-tibial latéral entre 20 et 40° de flexion. Il est noté à une croix s’il est perceptible par le patient, deux croix s’il est franc et bien perçu par l’examinateur, trois croix en cas de ressaut explosif.

 

Résultats

Les scores fonctionnels ont montré une amélioration significative à 24 mois de recul par rapport aux valeurs préopératoires.

La valeur moyenne du score de Lysholm à 24 mois était de 87,5 (Q1 à Q3 : 97 à 79; DS = 12,3). Elle était de 64,5 (Q1 à Q3 : 69 à 48) en préopératoire soit une augmentation de 23 points (p < 0.001).

La valeur moyenne du score IKDC subjectif à 24 mois était de 85,4 (Q1 à Q3 : 76 à 97; DS = 13,22), soit une amélioration significative moyenne de 24,6 points par rapport au score préopératoire qui était de 60,8 (Q1 à Q3 : 44 à 67) (p < 0.001).

Tous les patients inclus étaient sportifs avec un score de Tegner moyen avant l’accident de 6,3 (Q1 à Q3 : 4 à 7 ; DS = 2,03). Treize patients (21%) pratiquaient un sport pivot-contact en compétition (score de Tegner = 9-10), trente trois patients (54%) pratiquaient un sport non pivot à un niveau compétition ou sport pivot loisir (score de Tegner = 6 à 8), quinze (25%) pratiquaient un sport non pivot à un niveau loisir (score de Tegner = 3 à 5).

Le score de Tegner moyen au dernier recul était de 5,5 (Q1 à Q3 : 4 à 7; DS = 2,25).

Le sport était repris au même niveau dans 41% des cas (n=25), à un niveau supérieur dans 13% des cas (n=8), à un niveau inférieur dans 41% des cas (n=25) et trois patients (5%) n’ont pas repris d’activité sportive. Dix des patients ayant repris à un niveau inférieur (23%) déclaraient que ceci n’était pas lié à leur genou. Le délai moyen de reprise du sport était de 6,9 mois (Q1-Q3 : 6 à 9).

Parmi les quarante quatre patients sportifs pivot-contact avant la survenue de la rupture du LCA, vingt et un (48%) avaient repris au même niveau ou à un niveau supérieur 2 ans après l’intervention, ce d’autant plus qu’ils étaient jeunes (moins de 29 ans) et pratiquaient le sport en compétition (Tegner 8 à 10), (p < 0.05).

A l’évaluation initiale pré-opératoire dix-huit patients (30%) présentaient un ressaut rotatoire avec un jerk-test positif, deux étaient décrits comme explosifs (3+), cinq modérés (2+) et onze comme des ébauches de ressaut (1+).

Seule une ébauche de ressaut au jerk test a été retrouvée chez 4 patients (6%) à 24 mois. Il était noté à une croix dans tous les cas. Un arrêt dur retardé au test de Lachmann était retrouvé chez seulement deux patients (3%).